Si l'industrie française est bien présente dans les secteurs de l'eau et de l'assainissement, de la gestion des déchets ou du traitement des pollutions locales (air, bruit, sol), elle demeure plus en retrait sur les nouveaux champs de développement que sont l'efficacité énergétique du bâtiment, la biomasse et les biocarburants ou encore le recyclage et la valorisation énergétique des déchets.
Pour que ces domaines deviennent des spécialités d'excellence au même titre que l'aéronautique, le nucléaire ou le ferroviaire et pour définir une véritable stratégie d'ensemble pour le secteur, les ministres chargés de l'Écologie et de l'Industrie ont lancé le 2 décembre dernier le plan Ecotech 2012. Il s’articule autour de 7 priorités :
* pérenniser la démarche et la dynamique enclenchée par le comité stratégique des éco-industries ;
* connaître et structurer le secteur ;
* soutenir et renforcer l'innovation ;
* améliorer l'accès au financement pour les entreprises ;
* améliorer la compétitivité des entreprises ;
* inciter les entreprises à répondre à des appels d'offre de façon groupée ;
* agir sur la formation.
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Extraits concernant l'Eco-conception et transparence sur la performance environnementale des produits de consommation...
Analyse stratégique de la filière
I. Description de la filière
L'éco-conception renvoie à la prise en compte dès la conception des produits et services de leurs
impacts environnementaux (utilisation de ressources, pollution, émission de GES) tout au long du
cycle de vie : extraction des matières premières, production, distribution, utilisation et fin de vie. On
ne peut pas parler de filière éco-industrielle en référence à l'éco-conception mais plutôt d'une
transformation progressive des pratiques des entreprises. A terme tous les produits et services ont
vocation à être éco-conçus.
Deux facteurs principaux favorisent le développement de l'éco-conception : les règlementations qui
font peser sur les industriels le coût des externalités environnementales de leurs produits et la
prise en compte de plus en plus importante par les consommateurs de critères environnementaux
dans leurs achats. Ce dernier point constitue un levier particulièrement important. L'exemple de
l'affichage de la performance des appareils utilisateurs d'énergie (EUP) illustre l'effet de ce levier
sur les comportements des consommateurs. Ils sont aujourd'hui plus de 50% en Europe prêts à
assumer un surcoût pour des produits écologiques. Ce levier peut être favorisé par la mise en
place d'une transparence accrue sur les performances environnementales des produits et
services.
Les entreprises européennes ont déjà réalisé de gros efforts avec notamment la mise en
conformité environnementale de leurs sites industriels et l'amélioration de l'efficacité énergétique
de leurs procédés et de leurs produits. Concernant les GES, elles bénéficient en outre d'un
contexte particulièrement favorable, avec une électricité faiblement carbonée en Europe par
rapport aux pays émergents (80g de CO2 par KWh en France et 350g en moyenne pour UE-27
contre 800g en Chine et 950g en Inde).
Il est donc dans l'intérêt des entreprises européennes de favoriser les initiatives visant à la transparence environnementale des produits et services.
II. Ruptures attendues
Il existe de nombreuses initiatives pour promouvoir la transparence environnementale, soit liées à
des réglementations spécifiques (comme REACH, directive éco-conception…), soit volontaires
comme la publication des bilans carbones des entreprises, les écolabels ou l'étiquetage carbone.
Mais ces dernières sont encore très dispersées au risque d'une perte de visibilité auprès des
consommateurs. Dans le cadre du Grenelle de l'environnement, il est prévu que l'affichage de la
performance environnementales des produits soit rendu obligatoire dès 2011 pour certains
produits. Il a vocation à terme à être généralisé.
III. Opportunités pour la France
L'affichage de la performance environnementale pose plusieurs problèmes qui devront être résolus
pour rendre la mesure efficace. Tout d'abord la définition du périmètre et de la méthode pour la
réalisation des Analyses du Cycle de Vie dans chaque gamme de produits. Ensuite l'élaboration
d'un d'affichage qui soit à la fois lisible pour le consommateur et consensuel pour les industriels.
Enfin le développement des moyens pour contrôler l'affichage des produits et les performances
déclarées.
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